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Les freins à l’accès aux locaux pour les structures de l’ESS

L’exemple des Petites Cantines

Auteur·es : Base Commune

Date : Août 2024

Dans le domaine de l'Économie Sociale et Solidaire, l'accès aux locaux représente un enjeu majeur. Les structures de l'ESS (épicerie solidaire, recyclerie, artistes, petit·es commerçant·es,artisan·es…), qui jouent pourtant un rôle crucial dans le développement de villes solidaires et résilientes, sont malheureusement souvent exclues du marché en raison des prix trop élevés. Trouver des locaux adaptés et abordables reste donc un enjeu de taille, en particulier dans les zones urbaines tendues. 

Chez Base Commune, nous nous engageons à aider ces structures à surmonter ces obstacles. Aujourd'hui, nous mettons en lumière le témoignage de Bénédicte Pachod, pilote du pôle Expertises, des Petites Cantines, un réseau de restaurants participatifs, pour illustrer ces enjeux.

Présentation des Petites Cantines

Les Petites Cantines, c'est un réseau non lucratif de restaurants participatifs où chacun peut venir cuisiner et partager un repas à prix libre. Leur objectif est simple : permettre aux voisin·es et aux inconnu·es de se rencontrer, de cuisiner ensemble, de partager un bon repas et de retrouver confiance en eux et en l’avenir.

Les difficultés rencontrées pour accéder à un local

Malgré leur mission inspirante, les Petites Cantines font face à de nombreux freins lorsqu'il s'agit de trouver un local, comme de nombreuses structures de l’ESS. 

Bénédicte nous explique : "le premier frein qui ralentit le développement des Petites Cantines c’est l'accès au foncier, en particulier en zone urbaine tendue, comme à Paris ou Annecy." Trouver un espace adéquat et disponible dans des zones urbaines denses attractives relève du parcours du combattant. 

De plus, une fois un local trouvé, il est souvent nécessaire de le mettre aux normes et d’effectuer des travaux : "Pour les Petites Cantines on a besoin de locaux aux normes avec notamment des gaines d'extraction appropriées et de répondre aux exigences ERP (Établissement Recevant du Public) et PMR (Personnes à Mobilité Réduite), ce qui engendre des coûts conséquents." 

Un autre frein majeur est celui du loyer : "Notre modèle économique reste fragile car il repose sur des prix libres, ce qui nécessite un loyer qui soit tenable pour nous. Pour que notre modèle tourne, on a besoin de loyer autour de 70€/m2/an environ, sauf à Paris où c’est le double." Il est donc essentiel de proposer des locaux au loyer adaptés aux capacités financières des structures comme les Petites Cantines pour maintenir la viabilité de leur projet.

L'aide apportée par Base Commune

C'est dans ce contexte que les Petites Cantines se sont rapprochées de Base Commune. 

En tant que foncière solidaire, nous avons les moyens de les aider à surmonter leurs difficultés liées à l'accès aux locaux. Comme nous l’a confié Bénédicte des Petites Cantines : "lorsque nous avons besoin d'acquérir un local, le manque de fonds constitue un obstacle majeur. Base Commune intervient alors comme un bon intermédiaire pour nous permettre de trouver des solutions viables."

Notre intervention se manifeste de plusieurs façons. Tout d'abord, nous pouvons nous porter acquéreurs de locaux en rez-de-chaussée, ce qui permet de sécuriser l'accès à des espaces adaptés. Ensuite, nous proposons de réaliser les travaux nécessaires pour mettre ces locaux aux normes afin que les porteurs de projet n’aient plus qu’à s’installer.

Mais notre soutien ne s'arrête pas là. En accompagnant les porteurs de projet comme les Petites Cantines, nous leur offrons une véritable pérennisation de leur activité. Notre foncière permet de lever les barrières financières et techniques qui pourraient autrement compromettre la viabilité de ces projets solidaires.

Grâce à cette synergie avec Base Commune, les Petites Cantines espèrent continuer à se développer et offrir à encore plus de personnes la possibilité de se retrouver autour d'un repas convivial et solidaire.

© Ville de Paris